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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/101

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ses allures quelque peu excentriques, Mme Deblain était la plus honnête des femmes. Il en arriva même si vite à mettre un tel empressement à rompre des lances en sa faveur, que bientôt les bonnes langues ne craignirent pas d’insinuer que le beau docteur était tout simplement épris de la coquette étrangère.

Et cela, alors qu’elle était mariée depuis six à huit mois à peine.

La vérité, c’est, que Plemen, qui n’avait jusque-là payé sa dette qu’aux amours faciles, était tombé sous le charme, qu’il trouvait Rhéa absolument séduisante, et que, vivant dans l’intimité du jeune ménage, il se laissait glisser doucement, peut-être même à son insu, sur la pente d’un de ces amours dominateurs qui font un esclave de l’homme le plus fort.

Car rien n’avait été changé, pour ainsi dire, dans les rapports des deux amis.

Deblain, tout autant que lorsqu’il était garçon, ne pouvait se passer de Plemen.

La porte du jardin qui mettait en communication les deux hôtels n’avait pas été condamnée ; rien ne se faisait chez le mari de Rhéa sans que le docteur eût été consulté, ce qui, parfois, humiliait un peu la fille de Panton ; le couvert d’Erik était toujours mis à la table de Raymond, et ce dernier hésitait même à aller à Paris avec sa femme, voyages qui étaient fréquents,