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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/102

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si son inséparable ne pouvait les accompagner.

C’était, enfin, honnêtement, une sorte de ménage à trois.

Deblain n’était point passionnément épris de celle qui portait son nom, mais il était fier de sa beauté, de son élégance, du rôle qu’elle jouait et lui faisait jouer à Vermel ; il aimait qu’on lui fit des compliments à son adresse, surtout le docteur, que ce rôle de Gygès, auprès de ce Candaule bourgeois, naïvement vaniteux et confiant, gêna bientôt, car bientôt il fut force de s’avouer que la femme de son ami lui plaisait de plus en plus.

Il en était arrivé à trouver que Rhéa avait fait une sottise en épousant un homme d’une intelligence inférieure à la sienne, d’une distinction médiocre, d’un tempérament si complètement opposé au sien, d’une imagination nulle, terre à terre, enfin sans ambition autre que celle d’être le premier dans son industrie.

Pourquoi n’avait-il pas fait avec Deblain le voyage de Philadelphie ? C’est lui bien certainement que la fille du riche Elias aurait choisi, et il n’aurait pas eu besoin du révérend Jonathan pour devenir son mari.

Cette union, telle qu’elle avait été prononcée, n’était-elle pas ridicule ? Ne prouvait-elle pas surabondamment que miss Panton, en se soumettant à l’ultimatum de son oncle, n’avait eu qu’un but :