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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/104

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« Me voilà mariée ; moi aussi, ma chérie, lui écrivait Jenny ; je suis depuis hier la femme du colonel Gould-Parker, attaché militaire à l’ambassade des États-Unis à Paris !

« Tu t’expliques maintenant ce mariage inattendu ! Attaché militaire en France Comment pouvais-je résister ! Du reste, mon mari m’a tout l’air de n’être un peu rude que de forme. Les mœurs françaises l’assoupliront, si le grand amour qu’il me témoigne ne suffit pas pour le transformer.

« Si tu avais vu la figure consternée de notre cousin Archibald, lorsque mon père lui a appris qu’il avait accordé ma main à M. Gould ! Il allait et venait dans la maison en levant les bras au ciel.

« On eut dit qu’il cherchait autour de notre bonne mère s’il n’y avait pas une troisième miss Panton, c’est-à-dire une troisième dot de cent mille dollars.

« Et la pauvre miss Gowentall, quel désespoir ! Elle ne s’est calmée que quand notre père lui a remis un titre de rente viagère de deux cents livres, pour la remercier des bons soins qu’elle nous a donnés. Alors, dans son effusion de reconnaissance, elle s’est jetée dans les bras de notre vénérable oncle Jonathan, qui se trouvait là fort à propos, et en a perdu l’équilibre.

« Le révérend est veuf et sans fortune. Est-ce que miss Gowentall… ?