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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/148

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coquet, si pimpant, que les invités des Deblain n’étaient pas encore revenus de leur surprise, lorsque les trois coups réglementaires leur annoncèrent que la pièce allait commencer.

Le rideau se leva. Deux minutes après, l’entrée de Rhéa était accueillie par des bravos enthousiastes.

La jeune femme était vraiment adorable.

Dans l’amazone qui moulait son buste, avec sa physionomie mutine sous son chapeau de cheval, elle était bien la Froufrou rèvée. Quand, un peu plus émue qu’elle ne voulait le paraître et devant le coloris de son teint à cette émotion plutôt qu’au maquillage ou à la course qu’elle était censée avoir faite, elle s’écria gaiement, plus franchement que quelques semaines auparavant, dans le salon de son hôtel, après avoir échappé à Plemen : « C’est moi, c’est moi, voici le Moniteur » les bravos recommencèrent.

Tout y était les attitudes, le charme, la voix.

Lancée de la sorte, la pièce marcha à merveille. Chacun des artistes-amateurs interprétait fort bien son rôle, avec un naturel qui manque souvent aux plus vieux comédiens.

Barthey était un Valréas superbe et plein d’entrain ; le baron de Manby, un Brigard amusant, très parisien ; Mme Parker, une élégante et remarquablement belle baronne de Cambri, et Plemen, un sombre et sympathique Sartorys.