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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/149

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Au fur et à mesure que les spectateurs reconnaissaient leurs amis dans les acteurs, les applaudissements redoublaient.

On rit beaucoup, au second acte, pendant la scène de la répétition d’Indiana et Charlemagne, que Mme Deblain, sa sœur et le peintre jouèrent à ravir, et, dans la scène d’amour du troisième acte, Valréas-Barthey fut si vrai et si tendre pour Rhea-Froufrou que des sourires s’échangèrent entre certains qui n’avaient pas foi absolue dans la vertu de la jolie Américaine.

Le galant premier président, clignant de l’œil, murmura à l’oreille de M. Babou, son voisin :

— Elle est vraiment ravissante, cette petite femme-là. L’artiste parisien ne doit pas s’ennuyer. Pauvre M. Deblain !

Pensée un peu leste peut-être de la part d’un magistrat aussi moral qu’affectait de l’être M. Monsel, mais qu’exprimait en même temps Mme Dusortois, en se disant :

— Et mon imbécile de cousin croit qu’ils jouent la comédie !

Puis vinrent le quatrième acte et cette scène où Sartorys, résistant aux prières de Gilberte, s’arrache à son étreinte et, la repoussant jusqu’au canapé, s’enfuit pour aller se battre avec Valréas.

Plemen y fut réellement fort beau : un étrange éclair s’échappa de ses yeux à ce cri de désespoir de l’épouse adultère : « N’y va pas, je t’aimerai ! »