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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/151

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comédie avec vous. Voyons, laissez-moi passer ! fit Mme Deblain, d’un ton léger, bien qu’elle tremblât.

— « N’y va pas, je t’aimerai ! » Que ne donnerais-je pour vous entendre m’adresser ces mots-là, dit le docteur en lui saisissant de nouveau les mains.

— Prenez garde, voici mon mari ! fit-elle brusquement, en tentant de se dégager.

Raymond, qui cherchait sa femme, venait, en effet, de l’apercevoir.

Il s’approcha en disant à Plemen, avec son air bon enfant accoutumé :

— Ah ! tu n’es pas un époux commode. Si nous étions tous ainsi ! J’ai cru un instant que tu avais blessé Froufrou. Je suis sûr qu’elle a les bras meurtris.

— C’est ce dont je m’excusais, répondit Erik, redevenu subitement maître de lui-même et en affectant de regarder de près les poignets de la sœur de Jenny, comme s’il ne les eût pris entre ses mains que dans ce but. Un peu de blanc, et il n’y paraîtra plus ! Ta femme prétend qu’il n’est pas prudent de jouer la comédie avec moi. Elle a raison, je suis trop nerveux. Il me semble que c’est arrivé, pour me servir de l’expression consacrée !

Mme Deblain n’avait pu retenir un frisson en entendant le docteur s’exprimer avec un semblable sang-froid et elle s’était échappée, pendant que