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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/172

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qu’on va me demander de faire des tours comme Robert Houdin ou du trapèze comme Léotard. J’ai absolument la tête à l’envers !

— Et ça n’est pas fini, lui répondit en riant Erik, qui l’avait accompagné ; tu n’es qu’au début de ta carrière.

Au même instant Mme Deblain entra dans le fumoir, où les deux amis attendaient qu’on servît le thé. Elle était fort pâle, bien évidemment sous le coup d’une violente émotion.

Elle s’approcha de son mari et, mettant sous ses yeux un billet qu’elle venait de recevoir, elle lui parla tout bas, car le maître d’hôtel allait et venait pour son service.

Raymond lut la lettre, eut un mouvement de stupeur, échangea quelques mots avec sa femme, en lui désignant Plemen, puis il dit tout haut :

— Ma foi, je ne veux pas de thé ; je préfère aller me coucher. Mon cher docteur, tu devrais bien me donner quelque drogue pour me calmer. J’ai des crampes d’estomac atroces et la tête absolument en feu.

— Ça ne sera rien, répondit le médecin, après avoir pris le pouls de son ami. Un peu de fièvre cependant ! Décidément la politique ne te vaut pas grand’chose. Avant de t’endormir, double la dose de chloral que je t’ai ordonnée. Tu peux même te faire une petite piqûre de morphine, puisque tu es devenu un praticien fort habile. Une bonne nuit