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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/177

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épouvante, que, pendant quelques secondes, elle demeura comme paralysée.

Les yeux éteints, la face à peine convulsée, les lèvres entr’ouvertes, les bras étendus sur sa couverture de soie, le malheureux était couché sur le dos, le buste à demi hors du lit, la tête penchée sur sa poitrine. On eût dit qu’il n’était qu’endormi.

Cependant, surmontant son émotion, l’Américaine souleva son mari pour le replacer la tête sur les oreillers et prit sa main ; mais, en la sentant glacée, elle la laissa retomber et, jetant un cri d’angoisse, s’affaissa sur un siège, tremblante et répétant d’une voix étranglée :

— Raymond, mon pauvre Raymond ! Qu’on aille chercher M. Plemen ! Tout de suite, courez ! Ou est Pierre ?

— Pierre doit être parti chez le docteur, madame, répondit la femme de chambre.

— Mais non, j’y pense, M. Plemen devait s’absenter aujourd’hui. Envoyez chez un autre médecin, n’importe lequel ! Tout n’est pas fini peut-être ! Oh ! non, ne me laissez pas seule ! Sonnez le maître d’hôtel.

Pauline, que la peur affolait, obéit.

Au même instant, le valet de chambre apparut sur le seuil de la pièce en disant :

— M. Plemen n’était pas chez lui ; mais voici M. Magnier, que Nicolas est allé chercher.