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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/178

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La jeune femme s’élança au-devant du docteur et lui montra de la main M. Deblain. Elle ne pouvait plus prononcer un mot.

M. Magnier s’approcha vivement du lit, se pencha sur celui qui y était étendu ; puis se redressant presque aussitôt, après seulement quelques secondes d’examen, il se retourna, la physionomie douloureusement émue, vers Mme Deblain et lui dit :

— Vous devriez rentrer chez vous, madame.

— Comment fit d’une voix gutturale l’Américaine qui n’avait pas quitté des yeux le médecin et, défaillante, s’appuyait sur le dossier d’un fauteuil.

— Votre mari a succombé à une congestion ou à une angine de poitrine, il y a déjà quelques heures, répondit le praticien.

— Oh ! mon Dieu ! mon Dieu ! s’écria Rhéa, en se jetant à genoux auprès du lit.

Et, saisissant une des mains du défunt, elle y imprima tendrement ses lèvres.

— Je vous en conjure, reprit le médecin en la relevant doucement, épargnez-vous ce triste spectacle. Venez. Hélas ! vous n’y pouvez plus rien !

— Est-ce donc possible ? Mort ! mort ! mon pauvre Raymond, répétait Mme Deblain pendant que M. Magnier, son bras sous le sien, la conduisait dans sa chambre à coucher.