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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/182

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Le visage de la jeune femme était à ce point défait, le chagrin s’y lisait si grand, si profond, que Mme Dusortois eut un instant de remords.

— Ma chère enfant, ma pauvre nièce lui dit-elle en l’embrassant avec une sorte d’affection. Quel horrible malheur !

— Épouvantable ! répondit Mme Deblain d’une voix entrecoupée et en faisant asseoir sa tante auprès d’elle, sur une chaise-longue. Raymond était souffrant depuis quelques jours, mais qui aurait pu s’attendre !… Et seul, mourir seul, au milieu de la nuit !

— Comment, seul ! fit la vieille dame toute surprise. Vous n’étiez pas près de lui, il n’a pas appelé à son secours ?

— Non. C’est ce matin seulement, à huit heures, que Pauline, en m’éveillant…

— Hier soir, à quelle heure avez-vous donc quitté Raymond ?

— À quelle heure ? À… à neuf ou dix heures, je crois.

— Vous ne vous couchez jamais si tôt.

— C’est vrai ; mais nous étions tous très fatigués.

— Tous ?

— Oui, le docteur Plemen était rentré avec Raymond de la réunion publique…

M. Barthey, sans doute, était également avec vous ?