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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/183

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— M. Barthey ? Non. Pourquoi M. Barthey ? Il a dû partir hier matin pour Paris.

Mme Deblain avait si étrangement bégayé cette dernière phrase que sa tante s’était aperçue de son embarras.

— Et M. Plemen, dit-elle, lui aussi est absent, à ce qu’il paraît ?

— Malheureusement ! S’il avait été là, il aurait sauvé son ami… Ah ! vraiment, il me semble que je fais un horrible rêve !

En proie à une nouvelle crise nerveuse, elle avait laissé tomber sa tête sur l’épaule de Mme Dusortois et pleurait à chaudes larmes.

— Allons, du courage, mon enfant, du courage, dit, après un instant de silence, la mère de Berthe ; mais vous avez raison, c’est horrible ! Mourir ainsi, seul, au milieu de la nuit, sans personne, sans une main amie pour lui fermer les yeux, sans un prêtre à son chevet ! Si rapidement que la mort l’ait frappé, quelles angoisses ont dû l’étreindre ! Et vous n’avez rien entendu ?

— Rien ! Nos chambres, vous le savez, sont séparées pas deux cabinets de toilette ; les portes en étaient peut-être fermées. Mais, s’il avait jeté un cri, un seul, est-ce que je ne serais pas allée à son secours ! Est-ce que je l’aurais laissé mourir !

— Enfin, il faut vous résigner. Voulez-vous que je m’occupe de tout, de régler les obsèques, d’envoyer les lettres de faire part ?