Aller au contenu

Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/188

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de dix mille francs, dont le capital devait, à son décès, retourner à ses enfants.

Par un codicille à ce testament, daté de l’année même de son mariage, Raymond faisait quelques legs à ses gens, ainsi qu’aux établissements de bienfaisance de la ville. De plus, il donnait ses tableaux et ses armes à son ami Plemen.

C’étaient là les dernières dispositions d’un honnête homme, dispositions prises évidemment en pleine affection pour celle qui portait son nom, mais cela ne faisait pas le compte de Mme Dusortois. Celle-ci affirmait que son neveu n’avait écrit ce testament que sous la pression de sa femme et que, bien certainement, il en avait fait un autre, plus tard, lorsqu’il avait un peu craint de ne pas devenir père. Il était impossible qu’il eût aussi peu songé à ceux qui étaient ses héritiers naturels.

Qu’était devenu ce second testament ? On l’avait détruit. Qui ? Tout simplement celle qui était directement intéressée à sa disparition.

Les gens de sens droit et tous ceux qui savaient combien les rapports s’étaient refroidis entre Mme Dusortois et M. Deblain, depuis le retour de ce dernier d’Amérique, haussaient les épaules mais les insinuations de la mère de Berthe n’en faisaient pas moins leur chemin et si bien, grâce aux jalousies que Rhéa avait suscitées jadis, jalousies qui grandissaient en raison de la fortune considérable dont elle héritait, que bientôt, on