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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/230

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fortune dont elle était l’héritière avait encore augmenté toutes ces jalousies mesquines qui l’entouraient depuis son arrivée à Vermel ? Ah ! cette fortune, elle n’en voulait rien garder ! Est-ce qu’elle ne devait pas être un jour plus riche que ne l’avait jamais été M. Deblain ? Ne le savait-on pas ?

Pourquoi lui voulait-on autant de mal, à elle qui n’avait jamais fait que du bien à tout le monde ?

Elle pressentait qu’on lui reprocherait son élégance, son luxe, ses fêtes, dont tout Vermel s’était disputé les invitations, et cela lui rappelait ses triomphes, sa cour d’adorateurs, son existence de plaisirs et la bonté de son mari.

C’est vrai, Raymond était mort dans la chambre voisine de la sienne ; il avait dû crier, demander du secours. Croirait-on jamais qu’elle ne l’avait pas entendu, qu’elle n’avait pu l’entendre Que répondrait-elle ? Alors elle était perdue ! Ah ! cela était horrible !

Et des heures interminables se passèrent ainsi, soit qu’elle fût éveillée, soit que, succombant à la fatigue, elle sommeillât !

Si elle ne dormait point, la réalité se déroulait devant elle, terrible, inexorable ; si elle s’assoupissait, le cauchemar l’oppressait de ses épouvantements.

Cependant, vers la fin de la nuit, elle finit par trouver un peu de repos, mais pour jeter un cri d’horreur quand, ouvrant les yeux au point du