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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/287

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magistrats prévenus contre elle et qui peut-être, alors même que la suite de l’instruction leur permettrait de douter de sa culpabilité, ne voudraient jamais reconnaître qu’ils avaient été trompés par les apparences.

Ils s’étaient, les uns et les autres, beaucoup trop avancés pour ne pas pousser les choses jusqu’au bout. Il fallait que Mme Deblain et Félix Barthey passassent en cour d’assises, quand même le jury devrait les déclarer innocents.

Un verdict négatif peut être discuté ; l’opinion publique peut ne pas l’accepter. Il arrive que des accusés, manifestement coupables, sont acquittés, et ces acquittements ne nuisent en rien à la réputation d’habileté des magistrats qui les ont poursuivis. Mais une ordonnance de non-lieu est tout autre chose. Elle est souvent l’aveu, la démonstration forcée d’un manque de coup d’œil, d’une trop grande précipitation à mettre la justice en mouvement, et c’est parfois une mauvaise note pour ceux qui ont du moins la probité professionnelle de reconnaître leur erreur.

Lorsqu’il n’eut plus rien à apprendre à l’égard des membres du parquet, le compatriote de Rhéa songea tout naturellement au docteur Plemen, dont la situation d’honorabilité était si grande à Vermel, et, après avoir demandé à M. Meursant, le banquier, un mot d’introduction auprès du savant médecin, il se présenta chez lui.