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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/288

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Plemen s’empressa de le recevoir, et William fut frappé de l’accent de douleur avec lequel l’éminent praticien lui répondit, lorsqu’il se fut fait connaître et lui eut dit le but de sa visite :

— Je subis en ce moment une des épreuves les plus pénibles de notre profession. Ah ! si j’avais pu pressentir ce qui se passe, je me serais certainement récusé. Je ne comprends rien à l’empressement avec lequel le juge d’instruction veut voir un crime où il n’y a, c’est bien certain, qu’un accident.

— Vous ne doutez donc pas qu’il y a eu empoisonnement ?

— Est-ce que je puis me tromper ! D’ailleurs l’analyse était, hélas ! trop facile à faire.

— C’est vrai, monsieur, vous êtes non seulement un docteur habile, mais encore un de nos savants toxicologues, et je dois m’incliner devant votre rapport médico-légal, bien qu’il renverse l’une de mes croyances, ou plutôt une simple idée que j’avais conçue, mais que je n’ai pas raisonnée, je dois l’avouer.

— Laquelle ?

— Il me semblait avoir lu, je ne sais plus où, que les sels de cuivre n’étaient pas des poisons assez violents pour causer la mort et que leur absorption ne pouvait donner lieu qu’à des accidents auxquels il était toujours aisé de porter remède.