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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/308

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veux, fatigué, désespéré de l’existence folle de sa femme ! Que de fois, il avait été sur le point de tout lui dire, à elle, la sœur de sa mère ! Mais l’Américaine l’effrayait, il en avait peur. Il n’osait pas non plus faire ses confidences à son ami Plemen, non seulement parce qu’il craignait que celui-ci ne se moquât de lui, mais aussi peut-être parce qu’il soupçonnait les rapports qui existaient entre Rhéa et lui.

— C’est précisément pour en finir avec ces soupçons et s’étourdir, ajouta un jour Mme Dusortois, que Deblain se lança dans la politique. S’il était nommé député, comme il l’espérait, il enlèverait sa femme à l’influence du docteur, car il ne reviendrait que rarement en province,. Il ignorait bien certainement alors que M. Barthey avait remplacé M. Plemen dans le cœur de Rhéa, et il ne se doutait guère qu’en quittant Vermel, il agirait tout simplement selon les désirs de celle qui le trompait, et la livrerait lui-même à l’homme qu’elle aimait. Le malheureux était aveugle !

Au cours d’une autre déposition, la misérable tante raconta les impressions qu’elle avait ressenties le matin où, avertie de la mort de son neveu, elle était accourue à l’hôtel.

— En entrant dans la chambre de Raymond, dit-elle, lorsque je le vis inanimé, ayant, depuis longtemps déjà, rendu le dernier soupir, j’éprouvai d’abord une grande douleur, puis, à cette dou-