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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/337

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Elle ne pouvait surtout s’expliquer la conduite du docteur Plemen. Comment, cet homme qui lui avait avoué son amour, c’était à lui qu’elle devait d’être accusée d’empoisonnement ! Et il n’était venu la voir que deux fois il ne lui avait écrit que quelques lignes de consolations banales, depuis le jour où il lui avait fait parvenir cette lettre terrible pour lui apprendre la mort violente de son mari. La croyait-il donc coupable ?

Ah ! comme elle se reprochait ses coquetteries avec lui. Dans son orgueil féminin, ce souvenir lui causait de vifs remords et une profonde humiliation.

Cependant elle n’avait autour d’elle, à ce moment suprême, que des amis : son père, sa sœur, son avocat si dévoué, Me Langerol, dont la confiance communicative aurait dû la rassurer un peu, et son oncle Jonathan, dont l’affection, si ridicule parfois dans ses manifestations, n’en était pas moins sincère.

Elle savait de plus que la haute société de la ville lui portait le plus réel intérêt, et, néanmoins, elle tremblait.

Quant à Félix Barthey, depuis sa riposte si rigoureuse à M. Babou, lors de sa première comparution devant lui, il n’avait pas eu un seul instant de colère ni de défaillance.

Si parfois, çà et là, il s’était senti le cœur serré par une douloureuse angoisse, c’est à la pensée