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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/354

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— Oui, monsieur. Je l’ai déjà dit : M. Deblain n’aimait pas qu’on parût inquiet de sa santé. Je l’aurais peut-être contrarié en entrant chez lui. D’ailleurs je devais supposer, puisqu’il avait certainement suivi les conseils de son médecin, qu’il dormait déjà.

— Ce soir-là, votre femme de chambre Pauline ne vous a pas donné ses soins habituels ?

— Non. Elle était malade et je l’avais engagée à remonter chez elle aussitôt après le dîner.

— Vous devez comprendre quelle force prend l’accusation dans cet isolement où vous vous êtes trouvée précisément ce soir-là. Personne ne peut dire ce que vous êtes devenue ni ce que vous avez fait après le départ de M. le docteur Plemen. D’un côté, le valet de chambre de votre mari le quitte à onze heures et ne rentre plus chez lui, ce qu’il ne faisait, du reste, que quand son maître le sonnait ; de l’autre, votre femme de chambre ne vous a pas vue depuis dix heures du soir jusqu’au lendemain matin. Les portes des cabinets de toilette qui séparent votre appartement de celui de votre mari étaient-elles fermées d’ordinaire ? Je veux dire fermées à clef ou à l’aide de verrous ?

— Ces portes n’étaient jamais que poussées, de façon que, M. Deblain et moi, nous pussions toujours passer de l’un chez l’autre.

— Dans cette nuit du 22 septembre, vous avez donc pu vous rendre auprès de votre mari ?