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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/353

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— Il avait parlé longtemps dans une réunion publique, répondit la malheureuse fille d’Elias Panton, et après le dîner, bien qu’il eût mangé de fort bon appétit, il se plaignit de violentes douleurs à l’estomac et dans la tête. Nous étions seuls à la maison, avec le docteur Plemen. Celui-ci constata que mon mari avait un peu de fièvre et lui conseilla de se coucher de bonne heure.

— Il lui ordonna aussi de doubler la dose de chloral qu’il prenait d’ordinaire et de se faire une piqûre de morphine. M. Deblain avait l’habitude de ces petites opérations. Est-ce qu’il en usait fréquemment ?

— Non ! assez rarement, au contraire. De plus, le docteur m’avait affirmé que cette solution de morphine était très légère et ne présentait aucun inconvénient.

— C’est, en effet, ce que l’instruction a relevé, en consultant les ordonnances de M. le docteur Plemen. Alors, ce soir-là, M. Deblain est remonté chez lui plus tôt que de coutume ?

— Il était dix heures à peine. Après nous avoir souhaité le bonsoir, à son ami et à moi, il s’est retiré avec son valet de chambre.

— Vous, qu’avez-vous fait ?

— Je suis restée assez longtemps dans mon salon avec M. Plemen ; puis, après qu’il m’eût quittée, je suis rentrée chez moi à mon tour.

— Sans passer par l’appartement de votre mari ?