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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/360

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plus que Mme Deblain à qui ces lettres ont été écrites ; ce serait, de ma part, une lâcheté. Je ne la commettrais pas, lors même que l’accusation qui pèse sur moi et sur cette femme, irréprochable dans sa conduite, reposerait sur des bases plus sérieuses que celles qui la soutiennent à peine.

« Voilà pour ces lettres, si compromettantes, je le reconnais. Quant à ma complicité dans un crime qui n’existe pas, ou qui, s’il existe, n’a pas été commis par Mme Deblain, je dois laisser le soin de la repousser à mon défenseur et ami Me Leblanc. Aussi ne dirai-je à ce sujet que quelques mots. J’étais l’ami du malheureux qu’on m’accuse d’avoir fait empoisonner et je n’avais aucun intérêt à sa mort, quoi qu’en prétende l’accusation, puisqu’il n’existait pas, entre sa femme et moi, de relations coupables. Ces lettres, adressées à une autre personne, ne disent-elles pas assez que ma liberté était enchaînée ? Mais quand bien même — je demande pardon à ma coaccusée de faire un instant cette supposition — quand bien même j’aurais été aimé par Mme Deblain, pourquoi cet amour aurait-il fait de moi un assassin ? Pour la rendre veuve et l’épouser ? Ceux qui ont ainsi raisonné ignorent le premier mot des passions humaines et l’égoïsme qui, le plus souvent, les dirige.

« Comment ! j’ai une maîtresse jeune, belle, riche, élégante, que couvre un pavillon honorable,