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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/361

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qu’un mari laisse libre ; et moi, qui suis également jeune et riche, ami de ma liberté, de nature indépendante, vous supposez une seconde que j’ai pu commettre un crime dans le seul but de faire une chaîne de fer de ces liens de fleurs que la bonne fortune m’avait donnés ! Si j’avais, non pas agi, mais seulement eu l’intention d’agir ainsi, ce n’est pas en cour d’assises qu’il aurait fallu me traduire, c’est à Charenton que vous auriez eu à m’envoyer ! Laissez donc la pensée de ces crimes et leur exécution à de pauvres diables que la misère ou l’avarice affolent ; mais n’en accusez pas un homme tel que moi, que son intelligence et son passé défendent également, lors même que vous resteriez convaincus de ses relations coupables avec la veuve de la victime.

« Mais on a trouvé chez moi, dit l’accusation, de l’arséniate de cuivre et M. Deblain a été empoisonné par des sels de cuivre. D’abord, M. Deblain est-il réellement mort empoisonné et l’a-t-il été par l’absorption de l’un de ces sels ? J’ai lieu de croire que, dans quelques instants, vous changerez d’avis. Mais soit ! le médecin légiste ne s’est pas trompé, et l’instruction en a conclu aussitôt que, parce que j’avais eu en ma possession de l’arséniate de cuivre, je devais en avoir fourni à Mme Deblain pour empoisonner son mari. Elle dit même plus je n’ai acheté ce produit que dans ce seul but.