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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/389

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pauvre Jenny, qui est peut-être en danger de mort. Et Raymond qui lui-même est souffrant et m’a confiée à vous ! Que se passerait-il, si demain je lui disais que vous avez tenté de lui prendre sa femme, vous, son ami ? Soyez fort et ne me faites pas lâche et coupable. — Mais ne m’aimerez-vous donc jamais ? lui demandai-je… — Qui sait ? Peut-être, » murmura-t-elle d’un ton à me rendre fou tout à fait. Était-elle sincère, ou avait-elle peur ? N’importe ! Ah ! elle savait bien me dompter par ces fausses espérances qu’elle semblait me permettre d’avoir ! Lorsque nous arrivâmes à la Malle, j’avais toujours ses mains dans les miennes, mais je n’avais plus osé dire un seul mot.

« La situation de Mme Gould-Parker était, en effet, fort grave ; il était temps que je vinsse. Je vous fais grâce de l’accident dont elle avait été victime et des soins que je lui donnai. Deux heures plus tard, elle était complètement hors de danger et Rhéa me disait, en m’accompagnant jusqu’à la voiture qui allait me ramener en ville et en me laissant baiser fiévreusement ses mains : « Vous avez sauvé la vie de Jenny, je ne l’oublierai pas, je ne l’oublierai jamais ! » Elle ne rentrait pas à Vermel avec moi ; sa sœur l’avait suppliée de passer la nuit auprès d’elle. Je revins seul dans cette voiture pleine de son souvenir, parfumée de ses émanations enivrantes. Quand