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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/410

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tion d’un crime qu’elle ne pouvait avoir commis. Assuré que votre conviction était faite, je ne craignais plus qu’une seule chose l’éloquence de mon éminent adversaire.

« Peut-être sa logique puissante et ses déductions habiles allaient-elles réédifier l’accusation croulante et m’entraîner sur un terrain tout nouveau. Je n’ai donc point perdu une seule de ses paroles. Je l’ai suivi attentivement dans chacune des phases de son habile réquisitoire, me préparant à la lutte ; mais maintenant, tout à fait rassuré, je n’hésite point à déposer les armes, puisque je n’ai plus rien à combattre. Je vous rappellerai seulement ce que vous avez entendu, même, du côté de l’accusation, surtout de ce côté : car c’est surtout en accusant Mme Deblain ainsi qu’elle vient d’être accusée, qu’on l’a défendue plus éloquemment que je n’aurais pu le faire.

« En effet, n’est-il pas démontré jusqu’à l’évidence que ma cliente n’a jamais manqué à ses devoirs ? Or, pour M. le procureur général, elle demeure une femme adultère. N’est-il pas scientifiquement prouvé que Deblain n’a pas été empoisonné par des sels de cuivre, c’est-à-dire par le poison que Mme Deblain aurait reçu de son complice ? Or, pour l’éminent organe du ministère public, elle reste une empoisonneuse. Il faudrait tout au moins que mon honorable contradicteur nous fît connaître le toxique dont elle s’est servie.