Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/409

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rassait souvent d’un mot, cela d’un air de bonhomie, en souriant. Tout naturellement, il vivait en état d’hostilité constante avec le procureur général ; car, s’il l’excusait d’être peu éloquent, si même, comme avocat, ayant souvent à le combattre, il s’applaudissait qu’il fût aussi peu redoutable, il ne lui pardonnait pas d’avoir passé à la République après avoir été le serveur dévoué de l’Empire.

Le procès actuel n’était pas fait pour rapprocher ces deux irréconciliables. Aussi attendait-on avec une impatience visible la plaidoirie du défenseur de la pauvre Rhéa, dans cette conviction que chacun avait qu’il ne ménagerait pas l’accusateur acharné de sa cliente.

Me Langerol se leva, pour débuter en ces termes :

— Messieurs, après avoir entendu tous ces témoins qui vous ont affirmé avec tant d’énergie que la conduite de Mme Deblain a toujours été irréprochable, qu’elle était pour eux la plus douce des maîtresses et, pour son mari, la meilleure des épouses ; après ces explications saisissantes, démonstratives du savant docteur Maxwell, qui vous a prouvé que M. Deblain n’a pas été empoisonné par des sels de cuivre, que sa femme, conséquemment, ne peut être soupçonnée de lui avoir ôté la vie, je me suis demandé ce qu’il me restait à vous dire pour la défendre de l’accusa-