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Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/136

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— Comme j’ai l’honneur de vous le dire. Vite, ne perdons pas un instant ; le voilà qui se dirige vers la porte.

— Roumi, Roumi ! se mit à appeler sir John ; et, à voix basse et rapidement, il donna quelques ordres à son domestique qui, en deux bonds, fut dans la cour.

Nous nous remîmes à la fenêtre.

L’Hindou finissait sa tournée ; il allait franchir le seuil de l’hôtel, lorsque Roumi le rejoignit. La conversation s’engagea entre eux, mais il était bien évident pour nous que le mendiant pressentait quelque chose de fâcheux. Le domestique voulait l’entraîner de notre côté, mais il résistait et continuait toujours à se traîner le long de la porte. Tout à coup se croyant sans doute assez près de la rue, il fit un bond, et, sans souci pour ses blessures, se laissa retomber de tout son long avec une agilité de singe, afin de passer entre les bras de Roumi qui s’étaient ouverts pour le saisir. Nous crûmes un instant qu’il allait échapper, mais le brave domestique était un solide Bengali duquel il n’était pas facile de se jouer, aussi ses bras se refermèrent-ils à temps sur l’Hindou, qu’ils saisirent, l’un à la taille et l’autre à la gorge, sans qu’il pût pousser un cri.

Deux minutes après, sans que personne dans l’hôtel se fût aperçu de ce qui venait de se passer, l’espion était auprès de nous.

Quant à ses plaies, inutile de dire qu’elles avaient