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Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/137

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disparu. Il n’en restait que les peintures. Ses jambes si gonflées, il n’y avait qu’un instant, ne portaient plus d’autres traces de l’éléphantiasis que les bandages noircis à l’aide desquels il avait simulé cette horrible infirmité.

Nous avions fermé la porte de ma chambre. J’expliquai alors à sir John ce qu’était cet homme qui m’avait reconnu et qui tremblait, comprenant que toute résistance et toute négation étaient inutiles.

Il nous avoua que le Malabar l’avait chargé de nous surveiller, mais il nous jura par Brahma qu’il ne savait rien des projets de notre ennemi et que, si nous voulions le laisser aller, il ne nous trahirait pas.

Ce n’était pas là notre avis, mais nous étions fort embarrassés de ce que nous pouvions faire de cet homme, lorsque nous aperçûmes notre hôte qui rentrait dans la cour de l’hôtel en compagnie de trois grands gaillards d’Indiens bien découplés, qu’à leurs pagnes blancs pour tout costume, nous reconnûmes pour des chefs de bahîs.

Nous lui dépêchâmes Roumi. Quelques minutes après, il était auprès de nous.

Nous lui contâmes de nos rapports avec l’Hindou ce qu’il fallait qu’il en sût pour qu’il nous aidât à nous en débarrasser. Bientôt le faux mendiant était enfermé dans un des celliers de l’hôtel, sous la surveillance d’un domestique de la fidélité duquel nous répondait l’hôtelier, et surtout notre générosité.