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Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/178

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— Mais tu n’aimes donc pas ta maîtresse ? repris-je en le prenant par le bras.

Son tressaillement m’apprit que je venais de frapper juste.

— Ils ne la tueront peut-être pas, poursuivis-je alors ; mais ils n’épargneront pas sir John, et, tu le sais, elle en mourra.

Je surpris un éclair de colère dans les yeux du fidèle serviteur : la mort des deux étrangleurs était décidée. Seulement, je désirais maintenant leur départ le plus promptement possible. Nous ne pouvions les attaquer ouvertement, le houkabadar n’avait pas d’arme ; je ne voulais pas me servir de mon pistolet dont les détonations eussent donné l’éveil, et je savais combien tombent rapidement la colère et le courage des Hindous. J’avais laissé le burka au domestique de la bayadère, mon poignard devait avoir raison du cheyla.

J’étais dans ces dispositions depuis plus d’un quart d’heure, impatient d’en finir, lorsque la lune disparut complètement derrière les arbres. Les thugs n’attendaient probablement que ce signal de leur déesse, car, quittant brusquement leur immobilité, ils se dirigèrent, aussitôt la disparition de l’astre, vers l’extrémité de l’île où ils avaient mis pied à terre.

— Courage, dis-je au houkabadar, et songe à ta maîtresse.

Nous nous couchâmes alors contre terre, gardant