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Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/221

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pousser au large, puisqu’il n’y avait rien à faire pour lui à bord du Raimbow.

Quant à moi, je remis à une moins mauvaise occasion le choix d’un danghee.

Lorsque nous en eûmes fini avec la douane et la santé, nous nous disposâmes à quitter le bâtiment de notre ami Wilson. On comprend quel désir j’avais de voir le Fire-Fly. Sir John lui-même était impatient de se retrouver à son bord.

Néanmoins, nous passâmes encore la nuit sur le Raimbow. Le lendemain de notre arrivée seulement, nous serrâmes la main de Wilson avant de nous diriger vers le contrebandier, qui était à l’ancre sur le bord opposé du fleuve, auprès des chantiers de construction.

Je venais de descendre dans le canot qui devait nous transporter sur notre bâtiment, lorsque je m’aperçus du hideux travail auquel étaient occupés quatre ou cinq matelots à l’avant du Raimbow.

Ils poussaient au large, avec de longues gaffes, une demi-douzaine de cadavres arrêtés dans les chaînes des ancres. Autour d’eux, volaient, en s’approchant d’une longueur de bras, des vautours et des milans qui semblaient n’attendre que ces corps pour descendre le courant avec eux.

Sir John m’apprit, pendant notre courte traversée du Raimbow au Fire-Fly, que presque tous les matins pareille chose arrivait à l’avant des navires affourchés, dont la croix des chaînes est un obs-