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Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/367

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chargés de maintenir toujours la circulation libre. Aussi, est-ce dans les rues importantes un mouvement incroyable.

Ici, c’était un prêtre de Fo avec sa grande robe grise se rendant gravement au miao, prononcez : pagode ; là des bonzesses, car les prêtres Tao-Sse sont mariés, revenant de la promenade et rentrant à leur couvent. Plus loin, avec une file de palanquins plus grands, mais aussi moins somptueux que ceux de l’Inde, se croisait une petite voiture à deux roues et non suspendue, qui transportait à son domicile un gros et gras personnage que le ting-see où bouton d’or de son chapeau nous faisait reconnaître pour un lettré. Aussi la foule s’écartait-elle respectueusement devant lui.

Pour livrer passage à une troupe de soldats conduisant à coups de fouet un malheureux avec une large cangue sur les épaules, je m’étais réfugié le long de la boutique d’un pâtissier. Je considérais avec la plus grande attention de petits gâteaux jaunes qu’il voulait absolument me faire goûter, mais que je refusais obstinément sachant qu’ils étaient farcis de chair de rat, lorsque des psalmodies larmoyantes me firent jeter les yeux vers le milieu de la rue.

Deux ou trois malheureux demi-nus et s’administrant les plus rudes corrections passaient devant nous.

Fo-hop voulut bien m’expliquer que ces pénitents volontaires étaient des bonzes d’un couvent qui avait