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Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/285

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servateur de la foi… Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang dans votre combat contre le mal.


L’auteur explique ensuite aux confesseurs que les souffrances qu’ils endurent ne sont pas des punitions, mais qu’elles doivent être prises comme des corrections paternelles, telles qu’un père en administre à son fils et qui sont un gage de sa tendresse. Il les invite à se tenir en garde contre les esprits légers, qui, à l’exemple d’Ésaü, donneraient leur céleste patrimoine en échange d’un avantage terrestre et momentané. Pour la troisième fois, l’auteur revient sur sa pensée favorite[1] qu’après une chute qui vous a mis hors du christianisme, il n’y a plus de retour. Ésaü aussi chercha à ressaisir la bénédiction paternelle ; mais ses larmes et ses regrets furent inutiles. On sent qu’il y avait eu, dans la persécution de 64, quelques renégats par faiblesse[2], lesquels après leur apostasie auraient désiré revenir à l’Église. Notre docteur veut qu’on les repousse. Quel aveuglement, en effet, égale celui du chrétien qui hésite ou renie, « après s’être approché de la montagne sainte de Sion et de la ville du Dieu vivant, de la Jérusalem céleste et des

  1. Comp. vi, 4 et suiv. ; x, 26 et suiv. Ces passages jouèrent plus tard un grand rôle dans la controverse du montanisme et du novatianisme.
  2. Comp. Matth., xxiv, 10.