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Page:Renan - Jesus, Levy, 1864.djvu/231

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Quelques-uns des monuments qu’on y voit aujourd’hui étaient peut-être ces cénotaphes en l’honneur des anciens prophètes que Jésus montrait du doigt, quand, assis sous le portique, il foudroyait les classes officielles, qui abritaient derrière ces masses colossales leur hypocrisie ou leur vanité.

À la fin du mois de décembre, il célébra à Jérusalem la fête établie par Judas Macchabée en souvenir de la purification du temple après les sacriléges d’Antiochus Épiphane. On l’appelait aussi la « fête des Lumières, » parce que, durant les huit journées de la fête, on tenait dans les maisons des lampes allumées. Jésus entreprit peu après un voyage en Pérée et sur les bords du Jourdain, c’est-à-dire dans les pays mêmes qu’il avait visités quelques années auparavant, lorsqu’il suivait l’école de Jean, et où il avait lui-même administré le baptême. Il y recueillit, ce semble, quelques consolations, surtout à Jéricho. Cette ville, soit comme tête de route très-importante, soit à cause de ses jardins de parfums et de ses riches cultures, avait un poste de douane assez considérable. Le receveur en chef, Zachée, homme riche, désira voir Jésus. Comme il était de petite taille, il monta sur un sycomore près de la route où devait passer le cortège. Jésus fut touché de cette naïveté d’un personnage considérable. Il voulut descendre chez Zachée, au risque de produire du scandale. On murmura beaucoup, en effet, de le voir honorer de sa visite la