Aller au contenu

Page:Renan - Jesus, Levy, 1864.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les ouvrages d’art ou de poésie qui procurent les émotions sérieuses en s’adressant aux sentiments nobles, cette perpétuelle jeunesse qui brille en lui quand il s’agit de gloire et de patrie, tout cela est de la religion et de la meilleure. Le peuple n’est nullement matérialiste. On lui plaît par l’idéalisme. Son défaut, si c’en est un, est de faire bon marché de tous les intérêts quand il s’agit d’une idée. Il serait funeste de lui prêcher l’irréligion ; il serait inutile d’essayer de le ramener aux vieilles croyances surnaturelles. Reste un seul parti, qui est de lui tout dire. Le peuple saisit très-vite et par une sorte d’instinct profond les résultats les plus élevés de la science. Il voit que, parmi les formes religieuses qui ont existé jusqu’ici, aucune ne peut prétendre à une valeur absolue ; mais il sent bien aussi que le fondement de la religion ne croule pas pour cela. Lui inspirer le respect même des formes qui passent, lui en montrer la grandeur dans l’histoire,