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Page:Renan - Jesus, Levy, 1864.djvu/27

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riches et mondains, reconnu le gouvernement existant comme une nécessité ; il a mis hardiment les intérêts moraux au-dessus des querelles des partis ; il a prêché que ce monde n’est qu’un songe, que tout est ici-bas image et figure, que le vrai royaume de Dieu, c’est l’idéal, que l’idéal appartient à tous. Cette légende est une source vive d’éternelles consolations ; elle inspire une suave gaieté ; elle encourage à l’amélioration des mœurs sans vaine hypocrisie ; elle donne le goût de la liberté ; elle porte enfin à réfléchir sur les problèmes sociaux, qui sont les premiers de notre temps. Jésus ouvre sur ce point des vues d’une profondeur étonnante. Quand on sort de son école, on conçoit très-bien que la politique ne saurait plus être un jeu frivole, que l’essentiel un jour sera de travailler au bonheur, à l’instruction et à la vertu des hommes, que tout effort pour écarter de telles questions est frappé de stérilité.