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Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/125

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retraite, je sacrifie ces détails à la crainte de vous inquiéter.

J’ai reçu des nouvelles d’Henriette datées de son petit séjour d’Auteuil, qui doit être fort agréable, par ce que j’en connais et ce qu’elle m’en a dit. Il y a assez longtemps que je ne l’ai vue, à cause du temps qui ne favorise pas trop ses visites, qui maintenant exigent un plus long voyage ; mais j’ai tout lieu de croire que sa santé va toujours en s’améliorant. Si je pouvais la voir demain, que je serais content !

J’ai été charmé d’apprendre l’heureuse arrivée de notre cher Guyomard. Que je suis impatient de savoir de lui des nouvelles plus détaillées ! Le départ de mes deux amis a laissé sans doute un grand vide dans ma vie, mais ne vous imaginez pas que je m’en attriste trop. J’ai toujours de bons et sincères amis, qui me consolent de leur absence. Leur présence m’était sans doute bien chère, parce que je les aimais et qu’ils me rappelaient ma Bretagne et ma bonne mère mais quant à l’agrément de ma vie, je n’en pouvais tirer beaucoup de l’un doux, toujours triste et cha-