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Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/159

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presque tous les jours, de vous, d’Alain et même celle d’Henriette, et aussi de Liart ; puis j’ai été un mois entier à n’en plus recevoir. Jugez combien ce long jeûne de lettres m’a été pénible, justement après qu’on m’avait gâté par leur abondance. Enfin votre bonne lettre est venue, et j’ai été consolé. J’ai écrit hier à notre chère Henriette, par l’occasion de mademoiselle Antheaume, qui a eu la bonté de me faire avertir de son départ pour Vienne ; du reste point de nouvelles de cette bonne sœur, depuis l’heureuse lettre qu’elle m’avait fait parvenir par occasion. Mon Dieu ! que je suis pressé d’en recevoir je ne suis pas inquiet, car il n’y a pas sujet de l’être mais je vous assure qu’il m’est bien pénible de ne recevoir de lettres d’elle que trois ou quatre fois par an, moi qui étais accoutumé à causer avec elle toutes les semaines. Pauvre Henriette, comme nous devons prier le bon Dieu pour elle !

J’en viens maintenant à l’ordre du jour. Depuis ma dernière lettre, ma chère maman, il m’est arrivé presque coup sur coup plusieurs heureux événements, comme il ar-