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Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/160

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rive toujours à cette époque de l’année ; j’appelle ainsi certaines occasions extraordinaires, dont j’aime à m’entretenir avec vous. Et pour suivre l’ordre chronologique, je vous parlerai d’abord du baptême du comte de Paris[1]. Grâce à l’industrie et à l’obligeance de mon professeur d’histoire, qui a eu la bonté de revenir exprès de Notre-Dame pour m’apporter un billet à moi et à son frère, il m’a été donné d’être du petit nombre de ceux qui y ont assisté ; car il était d’une extrême difficulté de se procurer des billets. En assistant à cette belle et imposante cérémonie, où je voyais sous mes yeux tout ce que la France, pour ne pas dire le monde, a de plus distingué, je n’avais qu’un regret c’était de ne pas vous y voir à côté de moi, ou dans les galeries de la cathédrale, où je marquais des yeux votre place je me disais c’est là que maman serait bien placée de là elle verrait à son aise

  1. Le comte de Paris, né le 24 août 1838, ne fut donc baptisé que le 2 mai 1841. D’après les renseignements que nous communique obligeamment M. E. Dufeuille, ce retard fut causé d’abord par une maladie du jeune prince, mais surtout par le peu de cordialité qui régnait entre les Tuileries et l’Archevêché.