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Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/231

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XXX


Paris, 6 novembre 1843.


Ma bonne et tendre mère,

Je ne puis vous exprimer la joie que m’a causée la réception de votre dernière lettre. Je l’attendais avec une indicible impatience ; en la lisant, je me suis cru transporté auprès de vous, dans ce tranquille séjour, où nous avons passé ensemble des moments si heureux. Rien, ma bonne mère, ne saurait effacer de mon esprit le souvenir des douceurs que j’ai goûtées auprès de vous, et toujours je dirai que c’est à ma mère que je dois les instants les plus heureux de ma vie. Quelques douceurs que l’on trouve ailleurs, on n’y trouve