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Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/289

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un titre tout à fait honorable. Aussi est-il fort difficile à obtenir à Paris, surtout. Mais aussi arrivé là, tout est à peu près fini, car le doctorat qui vient après n’est plus qu’un travail d’amateur, livré au choix de chacun. On prend une thèse, que l’on travaille à sa manière. Puis on la fait imprimer, et on la soutient en Sorbonne. Voilà en quoi consiste cette dernière épreuve, qui n’est plus qu’un exercice honorifique. Vous voyez, donc, chère mère, que la fin de tous ces examens n'est pas aussi loin de nous que nous aurions pu le croire, puisque l’année prochaine, à cette même époque, j’aurai passé le seul grade réellement difficile, qui est la licence. Mais n’anticipons pas si vite sur l’avenir.

Pauvre bonne mère, comme votre dernière lettre m’a percé le cœur, en m’apprenant que le projet dont je vous parlais en ma dernière vous avait fait de la peine ! Quoi ! il sera donc vrai que j’aurai peut-être fait verser des larmes à ma bonne, à mon excellente mère, Maman, chère maman, je me jette à vos genoux pour vous en demander pardon. Oh ! s’il dépendait de moi de ne jamais vous causer