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Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/336

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qu’il n’y a rien à craindre pour notre Ernest, que dans toutes les voies il sera toujours digne d’être votre enfant bien-aimé, d’être lefrèreet presque le fils de mon adoption... Écrivez-lui donc quelques bonnes paroles je vous en supplie encore en finissant. Il a lutté avec courage, il est dans un bon chemin ; soutenons-le, nous qui devons l’aimer pour tout le monde ici-bas. Notre Alain a peut-être eu tort dans les formes de la lettre que vous avez vue par un si malheureux hasard, mais je vous assure qu’il a été bien bon pour Ernest, et s’il était possible de rien ajouter à la tendresse que je porte à mon excellent ami, je l’aimerais doublement pour le soutien qu’il a donné à notre bon enfant dans un moment où son âme était cruellement abattue. Ma mère, vous le voyez, vous méritez, vous mériterez toujours d’être appelée une mère heureuse ; ne désolez donc pas ce pauvre Ernest aux yeux duquel rien ne peut compenser une larme qu’il vous aurait fait verser. J’en laisse couler moi-même en vous écrivant ceci... Oh dites-moi que ma demande est exaucée, que vous êtes tranquille et que vous tranquilliserez notre