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Page:Renaud - Recueil intime, 1881.djvu/130

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RECUEIL INTIME



Ne me parle donc pas, charmeresse profonde,
D’un stérile réveil,
De ces espoirs sans but pour qui le triste monde
Se tord sous le soleil.

Mais plutôt, sur ton cœur, comme en la nuit profonde,
Laisse-moi reposer ;
Sans m’éveiller jamais, verse-moi d’un vain monde
L’oubli dans ton baiser,

Jusqu’au jour où, couchés dans la tombe profonde,
Tous les deux, mon amour,
Nous n’aurons plus souci de revenir au monde
Et de revoir le jour.