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Page:Renaud - Recueil intime, 1881.djvu/137

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LE VOYAGEUR


Et j’atteindrai l’ardente flamme,
Le pur et l’éternel foyer
Où je consumerai mon âme,
Prête a souffrir pour flamboyer !

— Va donc où ton destin t’emporte.
A l’horizon, poursuis le jour.
Pour te faire une âme plus forte,
Sois tout orgueil, sois tout amour.

Ne vis que pour ce but sublime,
Ce martyre digne d’un Dieu :
Mêler aux flammes de l’abîme
Un cœur brûlant du même feu.

Va ! va plus vite ! le jour tombe.
Tu mourras rêveur insensé,
Mais avec la nuit comme tombe,
L’âme éteinte et le cœur glacé.

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