Aller au contenu

Page:Renaud - Recueil intime, 1881.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La Plainte de la Sirène



Le golfe s’argentait sous les rayons nocturnes ;
Colosses de granit penchés en forme d’urnes,
Les rochers versaient l’ombre autour.
Dans les grottes, le flot, poursuivant comme un songe,
Rendait le bruit divin du soupir qu’on prolonge ;
Les étoiles parlaient d’amour.

Il semblait que le cœur, en ce lieu doux et vague,
Dût s’ouvrir au bonheur comme s’ouvrait la vague