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Page:Renaud - Recueil intime, 1881.djvu/71

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L’IRRÉPARABLE

Oh ! quelle amère folie,
Source du regret cuisant !
Crains que l’amour ne t’oublie,
Toi qui le fuis à présent.

Quand partent les hirondelles,
C’est pour revenir au nid ;
Mais les heures infidèles
S’envolent, puis c’est fini.

Si du sort qui nous invite,
Si du jour sans lendemain
Nous ne profitons pas vite
Pour nous aimer en chemin,

Combien lourd sera le voile
Qu’il nous faudra soulever,
Avant que, dans quelque étoile,
Nous puissions nous retrouver !