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Page:Renouvier - Les Dilemmes de la métaphysique pure, 1901.djvu/104

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priétés, en des sujets empiriques, et à déterminer des conditions nécessaires et suffisantes de la production d’un phénomène de telle ou telle espèce. Or la conclusion tirée pour la physique est applicable à la métaphysique et à la psychologie, mais avec une différence capitale : la place des hypothèses invérifiables, qui ne sont ni méthodiques, ni légitimes dans les sciences de la nature, et que, pour cette raison, il convient d’abandonner, est occupée dans les sciences morales, — dans la métaphysique et dans la psychologie en tant que liées à la morale, — par des croyances dont certaines ont un caractère d’obligation, et s’imposent à la pratique humaine indépendamment de la spéculation, pour être affirmées ou niées implicitement ou explicitement.

Les notions de force et de matière perdent leur signification et leur intérêt métaphysiques, dans le domaine des sciences positives, l’une se réduisant à une fonction mathématique du mouvement, l’autre devenant l’objet de l’étude, au lieu d’être le sujet d’une définition. Mais les notions de cause et de substance, qui leur correspondent, restent en litige pour la métaphysique, parce que, sous leur nom, c’est le problème de l’univers et de l’âme qui se pose, non plus des abstractions instituées pour l’étude de rapports d’espèces définies, et d’après ces axiomes, ou postulats, dont on est d’accord et qu’on n’a point à scruter. La condition ne laisse pas d’être la même pour la métaphysique et pour la science, en ce qui touche le principe de relativité (V). Ce sont d’autres relations que celles dont traitent les sciences, mais ce sont des relations encore, celles que le phénoméniste nie comme illogiques, et que le substantialiste suppose entre le sujet et ses attributs, quand il considère