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Page:Renouvier - Les Dilemmes de la métaphysique pure, 1901.djvu/140

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lement les points de rencontre qui nous touchent, c’est que les moments et les points sont déterminés par la loi générale qui est une loi de prédétermination commune à tous les phénomènes. L’hypothèse du déterminisme rapportée à des phénomènes particuliers implique donc le prédéterminisme universel, celui qui a pour formule l’identité de la puissance du monde, de tout ce qu’il est, de tout ce qu’il a été, et de tout ce qu’il peut devenir, avec son acte, de tout temps présent, où tout est contenu.

La thèse de l’existence des possibles, ou futurs imprédéterminés, introduit les causes contingentes dans la masse, de quelque étendue que l’expérience et la psychologie la puissent révéler, des causes nécessaires et des phénomènes liés invariablement. L’uniformité des lois naturelles et le pouvoir de l’acte mental de volonté sur les autres modifications de la pensée et sur les mouvements du corps constatent la donnée universelle de cette détermination des conséquents par les antécédents, dans l’ordre du temps, qui régit le devenir. La causalité est cette relation des phénomènes, en tant que certains d’entre eux étant donnés, certains autres sont en conséquence déterminés à se produire. Cette loi comporte deux genres d’application fort différents, quant à la nature et à la clarté de la connaissance que nous en obtenons, puisque l’une, qui s’obtient dans la conscience, s’y définit immédiatement par l’efficacité de la volonté servie, à la fois et limitée par des conditions extérieures dont les organes font partie, tandis que l’autre a son siège dans des conditions physiques, en partie simples et fixes, en partie compliquées et lointaines, toutes également impropres à nous faire atteindre, dans l’étude des corps, jusqu’à des actions immédiates d’êtres naturels qui seraient