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Page:Renouvier - Les Dilemmes de la métaphysique pure, 1901.djvu/141

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assimilables à l’action mentale de la volonté. Celle-ci est la seule où nous prenons d’original la notion de la cause, et où nous la vérifions par la détermination de nos pensées successives. Dans cette ignorance, on donne habituellement le nom de cause à tout phénomène naturel dont la présence ou la production en des circonstances définies sont suffisantes pour qu’existent ou que se produisent d’autres phénomènes, qu’on appelle alors ses effets.

La différence entre les sciences et le langage commun, sous ce rapport, consiste en ce que les sciences définissent, avec précision et généralité à la fois, les différents ordres de conditions dont dépendent les phénomènes, et qu’elles spécifient les modes de dépendance de ceux qui se produisent, par rapport à ceux qui en sont les conditions nécessaires et suffisantes.

Nous pouvons étudier la loi d’enchaînement des phénomènes, en elle-même, sans avoir à séparer les espèces de faits auxquels elle s’applique, parce que la question générale du déterminisme et celle du déterminisme psychologique en particulier sont connexes. Mais le débat sur la seconde a dominé historiquement, sous la forme du conflit de la nécessité et de la liberté humaine. Elle s’est trouvée plus aisément abordable sous cet aspect, où les arguments, des deux côtés, ont été à peu près les mêmes à toutes les époques.

XLIII

L’idée du libre ou du nécessaire, avant la psychologie. — Rien n’est plus facile que de s’assurer par l’observation que les hommes qui ne philosophent pas