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Page:Renouvier - Les Dilemmes de la métaphysique pure, 1901.djvu/170

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thèse du libre arbitre, la question de la possibilité ou contingence réelle, eu égard au principe de contradiction ; 2o dans le sujet où se posent la représentation d’une alternative et l’ambiguïté d’une décision à prendre, les motifs métaphysiques et moraux de croire à la liberté de l’option. Il s’agit d’affirmer, en théorie, ou la réalité ou le caractère illusoire de cette représentation que les hommes ont pratiquement et également tous : celle de l’existence réelle de certains phénomènes à l’état de simples possibles, et à la fois de leurs contradictoires, futurs imaginés, indéterminés à l’être ou au non-être avant l’événement.

Berkeley est le seul penseur éminent de cette période, dans l’une comme dans l’autre école, qui ait affirmé le libre arbitre sans le nier implicitement en une autre partie de sa doctrine. Il définissait l’esprit par l’union de l’entendement et de la volonté, qu’il opposait ensemble aux idées sensibles. La prééminence appartenait à celle des deux fonctions, la volonté, « qui produit les idées, ou opère sur elles », alors que l’autre, l’entendement, les perçoit seulement. Les explications que Berkeley donnait sur la nature de l’ « être actif, simple, sans division », appelé esprit ou âme, n’étaient pas tant sur le penchant des communes vues substantialistes, qu’elles ne rappelaient de premières hardiesses de pensée qu’il avait eues, contraires à l’idée générale de substance (XXXII).

David Hume, dont la critique de la substance porta sur le sujet des phénomènes mentaux comme sur le sujet matériel, étendit à l’idée de cause la méthode de négation des idées générales qui avait séduit Berkeley, et, négligeant le témoignage interne de la volonté, il soutint que cette idée est dénuée de tout fondement