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Page:Renouvier - Les Dilemmes de la métaphysique pure, 1901.djvu/252

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pondant est impossible, la numération portant simultanément sur tous deux.

Ces trois dilemmes concernaient donc la définition de la réalité, en même temps qu’ils portaient sur l’acceptation ou la répudiation du principe de relativité, et il en a été de même du quatrième (LVI), qui avait pour objet la loi générale d’enchaînement des phénomènes ; car, si cette loi était absolue, l’individualité ne serait qu’une apparence, les faits et les événements dans l’espace et dans le temps formeraient une unité et un tout solidaire. Il n’y a plus de causes, il n’y a plus de fins, il n’y a plus de jugements, il n’y a plus d’actes qui ne soient sans consistance et sans valeur par eux-mêmes, en tant que l’on considère chacun d’eux comme ne pouvant varier de son rapport éternel à l’un quelconque des autres. Un ordre de relations toutes invariables, ou éternellement et invariablement préétablies, est un absolu dans lequel la multiplicité et le changement ne sont que des apparences ; car c’est dans le tout indissoluble et immuable qu’elles ont leur raison, et déjà leur existence, en qualité de futures, ce qui fait que le temps lui-même n’est, pour qui totalise l’ensemble des choses à forme successive, qu’une illusion (LXII). La thèse de l’indéterminisme et des lois, opposée à celle du déterminisme universel et absolu, apporte donc un changement complet dans le sens des relations, par la réalité qu’elle attribue à la multiplicité des modes et des rapports dissolubles, aux changements libres de ces rapports, et dans le sens de la réalité elle-même, qui est rendue à l’ordre contingent des phénomènes.

Le cinquième dilemme envisage, nous l’avons vu, l’opposition entre la conscience comme principe, et les