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Page:Renouvier - Les Dilemmes de la métaphysique pure, 1901.djvu/254

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à l’idéalisme lui-même, avec des formes nouvelles pour les idées réalisées.

On peut distinguer jusqu’à notre temps deux grandes classes du réalisme : le réalisme physique, qui se subdivise entre les systèmes de Force-Matière et les systèmes atomistiques, et le réalisme métaphysique, auquel se rattachent, d’une part, toutes les entités hypostatiques, introduites par la doctrine de l’émanation, de l’autre, les principes premiers universels et abstraits, desquels on fait dépendre, ou par un enveloppement statique de propriétés et de modes, ou par une évolution, les phénomènes du temps, de l’espace et de la causalité. Le réalisme idéologique diffère du métaphysique, uniquement par son alliance avec la méthode empiriste. Au lieu de constituer de grands principes aprioriques qui sont des données de la conscience en tant qu’idées générales ou relations, mais dont on fait des choses, on considère les idées en leur multiplicité, comme des éléments dont la conscience est un composé : chose faite avec des choses. Nous avons vu que les philosophes les plus subtils de cette école, forcés de prendre les éléments de la pensée dans les impressions et idées de l’ordre sensible, qu’ils tiennent pour exclusivement empiriques, se reconnaissaient hors d’état d’expliquer le concours et la coordination d’où procède l’unité de l’esprit ; ils ne peuvent dire ce qu’ils sont, et ce qu’est la conscience, en tant qu’idée commune des idées, mémoire et solidarité de ses états successifs : états ou affections qui devraient, selon la méthode empiriste, être posés hors d’elle et indépendamment d’elle, avant les représentations qu’elle en doit avoir, pour ensuite la composer en se combinant (LXVI et LXVIII).

Le cinquième dilemme se présente dans toute sa