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Page:Renouvier - Les Dilemmes de la métaphysique pure, 1901.djvu/259

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cipe consiste en ce que des relations déterminées forment l’unique objet de la pensée et de la connaissance possibles ; et il a pour corollaire que cela seul peut être intelligiblement dit exister qui appartient à la connaissance possible. Cela posé, la thèse affirme l’existence de l’être premier, sous cette condition : l’antithèse l’affirme en niant la condition et en déclarant l’être premier inconnaissable. L’alternative est forcée, en vertu du principe de contradiction, entre l’affirmation et la négation de l’existence inconditionnée.

Scholie II. — On pourrait objecter que le dilemme ne serre pas, et qu’il y a une troisième alternative : à savoir que la série des phénomènes conditionnés ne se termine pas, mais se prolonge à l’infini dans le temps passé. Ce serait introduire une nouvelle question (voir ci-après le troisième dilemme). Il ne s’agit pas ici du temps et de la série des phénomènes quant au nombre et à la durée, mais de la série des conditions de détermination et de dépendance, quel qu’en soit le développement. L’être premier est celui duquel tous les autres dépendent. S’il est ou non séparé des choses présentes par l’infinité du temps et des phénomènes intermédiaires, c’est une question sur laquelle les doctrines de l’absolu peuvent varier et qui diffère de celle de la nature, conditionnée ou non conditionnée, pour notre connaissance de l’être premier.

Deuxieme dilemme.Thèse : Une substance est, dans l’acception philosophique du terme, un sujet logique de qualités et de relations définissables, soit essentielles pour le concept de ce sujet, soit pouvant s’y rapporter dans l’ordre de la pensée ou dans l’ordre de l’expérience.